La baisse des taux d’intérêt fait le bonheur des particuliers mais pas forcément des banquiers. L’afflux de demandes de renégociations et l’allongement de la durée des prêts conduisent le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) à tirer la sonnette d’alarme : “les banques doivent cesser leurs pratiques à risques.”
Les banques seraient semble-t-il en “surchauffe bancaire”. La baisse des taux de crédit ayant généré une euphorie pour les ménages, chacun a pris rendez-vous avec son banquier pour emprunter ou renégocier ses prêts en cours. Mais où est le problème me direz-vous ?
Des renégociations de crédit massives
Après plus de dix-huit mois de répit, les renégociations massives de crédits immobiliers ont fait leur retour. Et les montants ont battu des records en 2019. Selon plusieurs acteurs du secteur, le stock de crédits renégociables devrait dépasser la barre des 50 milliards d’euros. Le précédent record date de 2015 lors de la dernière grande vague de renégociations. À l’époque, l’encours avait presque dépassé les 70 milliards d’euros.
Voyant les taux remonter très légèrement en décembre, les retardataires ont à leur tour demandé une renégociation de leur prêt ! Afin d’éviter la banqueroute, les établissements bancaires sont obligés de sélectionner les dossiers afin d’en limiter le nombre.
Des crédits mieux encadrés
Dans ce contexte tendu, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), présidé par le ministre des Finances Bruno Le Maire, a publié ses recommandations pour tenter de ralentir la cadence du crédit aux particuliers.
Le HCSF demande désormais aux banques :
- de ne pas octroyer de crédit immobilier sur plus de 25 ans, car avec la baisse progressive des taux, la durée des crédits immobiliers s’est également allongée (230 mois en novembre 2019).
- de respecter le taux d’endettement maximal de 33 %, c’est-à-dire de refuser les dossiers dans lesquels les remboursements représenteraient plus d’un tiers des revenus du ménage.
Ces recommandations devraient permettre de protéger les particuliers des risques de surendettement, tout en leur permettant de devenir propriétaires. Il s’agit de trouver le bon équilibre.