En assouplissant l’accès au crédit immobilier, le Haut conseil pour la stabilité financière (HCSF) se montre plus généreux à l’égard des emprunteurs. Avec des prêts accordés sur 27 ans et l’endettement autorisé jusqu’à 35 %, voilà deux cadeaux au pied du sapin qui vont émerveiller bien des acquéreurs.
Le HCSF veut-il se substituer au Père Noël en cette fin d’année ? Nous avons de bonnes raisons de le penser tant la nouvelle va réchauffer le coeur de nombreux acquéreurs. Ceux qui, en ce début d’année 2020, n’avaient pu emprunter tant les conditions s’étaient durcies. À l’origine de ces difficultés, les recommandations du HCSF pour que les banques n’accordent plus de crédits immobiliers d’une durée supérieure à 25 ans et refusent les dossiers avec un taux d’endettement supérieur à 33 %. Mais cette décision remonte au temps où la crise sanitaire n’avait pas encore frappé…
Une hotte bien garnie pour accéder au crédit
Depuis les annonces faites par le HCSF en décembre 2019, de l’eau a coulé sous les ponts… En durcissant les conditions d’accès au crédit il y a un an, bon nombre de ménages n’ont pu concrétiser leur projet immobilier. Rappelons que l’institution avait formulé des recommandations visant à éviter un emballement du crédit immobilier. À tel point que de nombreux jeunes ménages se sont retrouvés dans l’impossibilité d’emprunter. Comme l’a souligné Bruno Lemaire, ministre de l’Économie et des Finances : “il est essentiel pour nous que les Français puissent accéder facilement et dans les meilleures conditions au crédit lorsqu’ils sont primo-accédants. C’est le point clef de notre politique.” Les ajustements portent sur trois points :
- la limite du taux d’effort (la part des mensualités par rapport aux revenus du ménage) passe de 33 % à 35 % ;
- la durée maximale des prêts est allongée de deux ans, pour aller de 25 à 27 ans, notamment pour les achats dans le neuf ;
- et le taux de flexibilité accordé aux banques, relatif au nombre de dossiers autorisés à sortir de ce cadre, évolue de 15 % à 20 %.
De jeunes acheteurs plutôt gâtés
Voilà une décision qui a été accueillie avec une grande satisfaction, tant par les professionnels que par les primo-accédants. Il faut dire que les courtiers en crédit, les professionnels de l’immobilier et les promoteurs immobiliers se sont mobilisés pour demander cet assouplissement, arguant que les régulateurs du crédit privaient une partie des Français de l’accession à la propriété. En particulier les primo-accédants dont le manque d’apport personnel ne permettait pas de boucler le plan de financement. Pour limiter à 25 ans la durée de remboursement, cela influait à la hausse sur la mensualité et dégradait le taux d’endettement.
Selon une grande enseigne de courtage en crédit, VousFinancez, pour un couple disposant de 3 000 € par mois, un endettement à 35 % au lieu de 33 % va désormais permettre d’emprunter 15 000 € de plus à 1,27 % sur 25 ans.
Des banques plus contrôlées
Ces nouvelles règles moins strictes vont désormais s’imposer aux banques. De grandes disparités ont en effet pu être observées dans l’application des recommandations. Par conséquent, elles vont être élevées au rang de normes à respecter par les banques dès l’été prochain. C’est une mesure “d’équilibre”, a expliqué le ministre. Et d’ajouter que les modalités juridiques seront discutées courant 2021 avec l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).