Si la question de la rénovation énergétique n’est pas un sujet nouveau, son urgence se fait plus que sentir à l’aune de la crise économique que nous risquons de traverser. À la fois pourvoyeuse d’emploi, elle agira durablement sur la qualité des logements que nous devons envisager dans le monde “d’après”.
Comme l’a déclaré Bruno Le Maire le 9 mars dernier, “il y aura un avant et un après cette épidémie de coronavirus, sur l’organisation de l’économie mondiale.” Trois mois ont passé depuis et il semble que les propos du ministre de l’économie et des finances n’étaient pas trop forts tant les secousses engendrées par la pandémie vont se ressentir durant des mois. Pour amortir le choc économique, après avoir endigué la crise sanitaire, le gouvernement travaille sur un vaste plan de relance. Fortement ébranlé, le secteur automobile va profiter de mesure pour doper les ventes de véhicules tout en accélérant la transition énergétique grâce aux véhicules électriques et hybrides rechargeables. Le logement, gros émetteur de CO2 également, devrait lui aussi profiter d’un chantier en faveur de la rénovation énergétique. L’occasion de renforcer les aides dont peuvent profiter les ménages et de réduire le nombre de passoires thermiques. À quoi pourrait bien ressembler le parc immobilier “d’après” ?
Priorité à la rénovation énergétique
Déjà aidée via le CITE – crédit d’impôt pour la transition énergétique – et le dispositif MaPrimeRenov’, la rénovation énergétique s’est notamment traduite par 800 000 travaux d’isolations réalisés en 2019. Selon Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, “la politique de rénovation thermique peut être une grande gagnante de l’après“. Non seulement elle va permettre de créer des emplois, elle contribuera en plus à verdir le parc logement et enfin elle favorisera les plus modestes au travers d’aides spécifiques.
Si les mesures ne sont pas encore détaillées, Emmanuelle Wargon se dit favorable à une hausse des aides, une augmentation des certificats d’économie d’énergie mais aussi à un soutien renforcé pour la rénovation globale.
Des aides pour la réhabilitation globale
Les travaux de rénovation énergétique ne suffisent pas pour rendre les habitats dégradés très vertueux. Sur les 35 millions de logements que compte notre pays, on dénombre 7 millions de passoires thermiques. Ce qui suppose souvent d’engager des rénovations globales pour réellement gagner en sobriété énergétique. Une restauration qui coûte en moyenne 400 à 500 € le m2 et qui s’avère moins aidée que les gestes individuels tels que l’isolation ou l’installation de dispositifs de chauffage plus économiques.
D’où le souhait du gouvernement d’encourager les Français à se lancer dans ces réhabilitations, que cela concerne les maisons ou les copropriétés. Concrètement, “l’objectif est de multiplier par deux ou par trois le nombre de ces rénovations globales par an” avance Emmanuelle Wargon.
Place à des logements plus confortables
Preuve de la volonté du gouvernement d’accompagner les ménages dans ce vaste chantier, il va déployer une vaste campagne de communication à partir du 15 juin. La plateforme www.faire.gouv.fr va inciter les particuliers à entreprendre des travaux de rénovation, notamment grâce à dispositif MaPrimeRénov’. Une plateforme téléphonique permettra une mise en relation des particuliers avec des conseillers qui les renseigneront sur le dispositif.